
YASMINA BENABDERRAHMANE RENCONTRE
CAMILLE FOURNET
Yasmina Benabderrahmane est née en 1983 en France. Elle vit et travaille à Paris. L’artiste travaille le film et la photographie argentique de manière expérimentale. Sa pratique artistique instinctive se situe entre le documentaire et le journal filmé. De cette façon, elle documente et explore le monde sensible et visible, ainsi que les personnes qui l’entourent.
ÉQUINOXES
« Ma principale inspiration est la peau, un pli vivant qui rejoint la matérialité de mes images. Les gestes au travail, entre tradition et modernité guident mon oeuvre. »

Je vois Camille Fournet comme une vraie entité, une personne vivante. Dans ma pratique artistique, j’aime photographier et filmer mes proches et les gens qui m’entourent. Ici, je sonde et je collecte la vie d’une journée au travail à la fabrique et ceux qui y travaillent, tout en étant au plus près de la matière sonore afin de révéler l’invisible. La manufacture est un organisme vivant qui rassemble des artisans au savoir-faire unique. J’ai tout de suite eu l’envie de m’immerger dans cet antre de peau et de rencontrer tous ces créateurs, en m’approchant au plus près de leurs gestes.
Quelles sont les sources d’inspiration qui ont conduit votre travail ?
Ma principale inspiration est la peau, un pli vivant qui rejoint la matérialité de mes images. Les sons du lieu, les machines et les gestes répétés m’ont aussi fortement inspiré. L’observation de gestes au travail, entre tradition et modernité, guide mon oeuvre, et c’est ici du pain béni. Surtout la rencontre des artisans de la manufacture, qui sont le cœur de la fabrique, la vie.
Je propose une installation in-situ, les images-peau font corps avec le mobilier de la boutique. Elles sont aussi révélées par des boîtes lumineuses fragmentées. Je propose un échantillonnage de matières colorées. Entre la peau-cuirée et la chair pelliculaire. L’œil parcourt le grain, le derme de la matière même de l’image, ainsi la figure est figurée. Camille Fournet, La Manufacture est aussi un film fait de collectes de mots, d’échanges, de gestes, mais aussi d’outils singuliers qui sont créés par les artisans pour un savoir-faire d’exception, tant dans son industrie horlogère que maroquinière. L’idée est de parcourir la boutique avec un casque sans fil, qui donne la note et l’ambiance sonore du lieu de fabrication, et qui aussi révèle des sons comme agrandis. Au plus près des gestes, des peaux et des machines, comme les artisans.
Camille Fournet, La Manufacture, Yasmina Benabderrahmane, 2024
Crédit photo : Kinuko Asano


Camille Fournet, La Manufacture
Yasmina Benabderrahmane dans son atelier
Crédit photo : Kinuko Asano

Camille Fournet, La Manufacture
Yasmina Benabderrahmane dans son atelier
Crédit photo : Kinuko Asano

Camille Fournet, La Manufacture
Yasmina Benabderrahmane dans son atelier
Crédit photo : Kinuko Asano

Camille Fournet, La Manufacture
Yasmina Benabderrahmane dans son atelier
Crédit photo : Kinuko Asano
Yasmina Benabderrahmane

CAMILLE FOURNET AIME JOUER AVEC LES MATIÈRES ET LES COULEURS. NOUS AIMONS LES CRÉATEURS, LEUR INVENTIVITÉ, LEURS PROUESSES ET LE MERVEILLEUX QU’ILS SUSCITENT.