CAMILLE FOURNET
Pour cette sixième édition, l’artiste invité interroge le rapport des hommes à la nature, la mobilité, et les lieux d’expérimentation que sont les boutiques.
équinoxes
« Je vois le sac comme la continuité de notre corps, comme une prothèse, comme un cadeau que l’on se fait » .
Qu’est ce qui a fait naître l’envie de vous engager dans le projet Équinoxes ?
JC’est au départ une aventure humaine. Je connais Françoise et Jean-Luc Déchery, depuis de nombreuses années. Jean-Luc et Françoise ont dans leur collection une de mes balançoires que j’avais fait gainer de cuir dans la manufacture Camille Fournet en Picardie, accompagnée d’un dessin où le fil du cousu sellier venant de la transformation du monde en 1 fil (le premier dessin de 1981 est dans les collections de Beaubourg). Les débuts d’une histoire entre art et entreprise… nous continuons à écrire cette histoire 25 ans plus tard dans un rapport de confiance et de bienveillance.
Quelles sont les sources d’inspiration qui ont conduit votre travail ?
Quand les équipes de Camille Fournet m’ont informé d’une nouvelle collection sur la mobilité, j’ai voulu en savoir plus et j’ai vu arriver dans mon atelier les prototypes. J’ai immédiatement pensé qu’ils montraient des façons différentes de penser nos déplacements : qu’emporte-t-on avec nous ? Ce sont des bouts de vies, des débuts de vies que l’on déplace comme une graine qui s’envole ou qui est transportée par un animal… Il est l’essence de la vie. Je vois le sac comme la continuité de notre corps, comme une prothèse, comme un cadeau que l’on se fait et qui va devenir une partie de nous-mêmes ailleurs. On expérimente en permanence, on s’adapte. On se pose et ça pousse.
Comment décrypter votre œuvre ?
Pour créer un signe fort vital j’ai pensé qu’il fallait le vert : la première pousse au printemps… la vie qui résiste dans les prairies même en hiver. C’est la lumière, la force puis la naissance comme un cadeau. Une boutique est un lieu de surprises, de choix et d’expérimentations parfois, j’ai donc imaginé faire en plus une centrifugeuse (outillage que l’on trouve souvent dans les laboratoires) : un mannequin tournant rapidement pour tester les fameux sacs… un test grandeur nature. Et puis le cuir vert édité pour l’occasion est tonique, je suis sûr qu’il deviendra un repère fort dans nos maisons et dans la Cité. Les petits gestes font les grandes rivières.
Détail de l'oeuvre
Crédit : Kinuko Asano
Détail de l'oeuvre
Crédit : Kinuko Asano
Détail de l'oeuvre
Crédit : Kinuko Asano
Atelier de Lucien Murat
Crédit : Kinuko Asano
CAMILLE FOURNET AIME JOUER AVEC LES MATIÈRES ET LES COULEURS. NOUS AIMONS LES CRÉATEURS, LEUR INVENTIVITÉ, LEURS PROUESSES ET LE MERVEILLEUX QU’ILS SUSCITENT.