
CAMILLE FOURNET
Artiste prolifique, Fabrice Hyber construit peu à peu une production protéiforme faite de peintures, dessins au fusain, collages, vidéos, etc. Il présente volontiers son œuvre comme un immense rhizome fait d’accumulations, établissant des liens entre les disciplines et favorisant les échanges entre les médiums. Chaque tableau est comme un « arrêt sur image » d’une réflexion en cours, très libre, dont ni le vocabulaire, ni la forme, ni la composition ne sont pré-définis.
Vingt-cinq ans après leur première rencontre (une collaboration pour gainer de cuir l’iconique Balançoire, P.O.F*n.3), l’artiste Fabrice Hyber et la maison Camille Fournet se retrouvent dans le cadre des rencontres équinoxes. Pour cette sixième édition, l’artiste invité interroge le rapport des hommes à la nature, la mobilité, et les lieux d’expérimentation que sont les boutiques.
équinoxes
« Je vois le sac comme la continuité de notre corps, comme une prothèse, comme un cadeau que l’on se fait » .

Qu’est ce qui a fait naître l’envie de vous engager dans le projet équinoxes ?
C’est au départ une aventure humaine. Je connais Françoise et Jean-Luc Déchery, depuis de nombreuses années. Jean-Luc et Françoise ont dans leur collection une de mes balançoires que j’avais faites gainer de cuir dans la manufacture Camille Fournet en Picardie, accompagnée d’un dessin où le fil du cousu sellier venant de la transformation du monde en un fil (le premier dessin de 1981 est dans les collections de Beaubourg). Les débuts d’une histoire entre art et entreprise… nous continuons à écrire cette histoire 25 ans plus tard dans un rapport de confiance et de bienveillance.
Quelles sont les sources d’inspiration qui ont conduit votre travail ?
Quand les équipes de Camille Fournet m’ont informé d’une nouvelle collection sur la mobilité, j’ai voulu en savoir plus et j’ai vu arriver dans mon atelier les prototypes. J’ai immédiatement pensé qu’ils montraient des façons différentes de penser nos déplacements : qu’emporte-t-on avec nous ? Ce sont des bouts de vie, des débuts de vie que l’on déplace comme une graine qui s’envole ou qui est transportée par un animal… Il est l’essence de la vie. Je vois le sac comme la continuité de notre corps, comme une prothèse, comme un cadeau que l’on se fait et qui va devenir une partie de nous-mêmes ailleurs. On expérimente en permanence, on s’adapte. On se pose et ça pousse.
Comment décrypter votre œuvre ?
Pour créer un signe fort vital j’ai pensé qu’il fallait le vert : la première pousse au printemps… la vie qui résiste dans les prairies même en hiver. C’est la lumière, la force puis la naissance comme un cadeau. Une boutique est un lieu de surprises, de choix et d’expérimentations parfois, j’ai donc imaginé faire en plus une centrifugeuse (outillage que l’on trouve souvent dans les laboratoires) : un mannequin tournant rapidement pour tester les fameux sacs… un test grandeur nature. Et puis le cuir vert édité pour l’occasion est tonique, je suis sûr qu’il deviendra un repère fort dans nos maisons et dans la Cité. Les petits gestes font les grandes rivières.
Surprise, Fabrice Hyber, 2022
Crédit photo : Kinuko Asano


Artiste au travail
Crédit photo : Kinuko Asano

Détails de l'oeuvre
Crédit photo : Kinuko Asano

Détails de l'oeuvre
Crédit photo : Kinuko Asano

Détails de l’œuvre
Crédit photo : Kinuko Asano

CAMILLE FOURNET AIME JOUER AVEC LES MATIÈRES ET LES COULEURS. NOUS AIMONS LES CRÉATEURS, LEUR INVENTIVITÉ, LEURS PROUESSES ET LE MERVEILLEUX QU’ILS SUSCITENT.