Depuis l’enfance, j’ai noué un rapport particulier avec les objets du quotidien. Sans être fondamentalement animiste, je crois cependant que les objets ne sont pas insensibles. « Objets inanimés, avez-vous une âme ? » J’aurais tendance à répondre que oui. Le projet pour Camille Fournet me permet de sonder plus profondément la vie intérieure des bracelets de montres et des sacs. Ces deux objets, capables de nous prendre par la main ou de nous tirer par la manche, ont peut-être des choses à nous dire qui n’ont encore été révélées à personne.

Je n’ai pas une attitude très volontariste à l’égard des projets que je mets en route. Je les couve, tout simplement. Dès que s’esquisse l’ombre d’un début de commencement d’idée de ce que je pourrais faire, je glisse cette petite graine dans un coin de ma tête, et je la laisse grandir à sa guise. Je sens tout le temps sa présence en moi, mais ne la force jamais. Elle va chercher à l’intérieur de moi tout ce dont elle a besoin pour se nourrir. Et quand le temps est venu, elle éclot comme un poussin sort de son oeuf.